Terra Incognita – Perrotin – Chami

perrotin-serge-bdTerra Incognita – Serge Perrotin – Chami -Épisode 4 « Retours », le dernier tome de la trilogie Terra Incognita, sort en avant-première à Saint-Malo.

Nous découvrons l’album sur le stand des éditions Théloma. Les très belles couleurs de Jean Verney sont « ternies » par l’utilisation d’un papier offset bien terne comparé au papier couché des deux premiers tomes.

Déception car le lecteur de bande dessinée est aussi un collectionneur exigeant qui aime retrouver le même façonnage sur l’ensemble d’une série.

Mais notre rôle s’arrête là ; la trilogie est bouclée et les albums s’éloignent pour vivre leur vie en librairie. Celle-ci sera cependant comptée car, nous ne le savons pas encore, mais les éditions Théloma cesseront bientôt leur activité…

Je retourne à mes autres univers (les T1 des cycles l’Autre Terre et Sphères sortiront aux éditions Soleil en 2008) tandis que Bernard élabore des dossiers avec d’autres scénaristes.

Ceux-ci ne seront pas retenus par les éditeurs. Il me recontacte fin 2007 afin de savoir ce qu’il est advenu de mon projet Pakal.

Celui-ci est mon tout premier scénario, une histoire sur laquelle Bernard avait fait un essai lors de notre rencontre. Depuis, Pakal dort sagement au fond d’un tiroir dans l’attente de son hypothétique dessinateur.

Je relis le scénario et suis frappé par deux évidences : le script tient la route malgré quelques erreurs de débutant et il reprend les thèmes de Terra Incognita traités sous un angle différent.

Les deux histoires décrivent en effet une terrae incognitae qui n’est autre que la planète Terre.

Elles mettent en scène toutes deux un homme partagé entre plusieurs femmes. Les cultures précolombiennes et amérindiennes y sont à chaque fois omniprésentes et la destinée des personnages subit les paradoxes du voyage dans le temps…

La trilogie Terra Incognita aborde ces thèmes en nous projetant dans un lointain futur tandis que Pakal nous renvoie dans le passé, au début du XVIème siècle.

Dans les deux cas, le héros est mis en présence d’une Terre qui lui est totalement inconnue.

Je retravaille mon scénario et décide d’en faire le second cycle de la série Terra Incognita.

Un cycle en trois tomes. Nous y retrouvons le visage du héros du cycle premier, Erwan le Naec, mais porté par son ascendant Jean-Baptiste – dit Juan – le Naec. Ce héros immuable est l’occasion de rendre un hommage au dessinateur Sirius et à sa saga des Timour (Dupuis).

Dans cette série historique, Sirius mettait en scène un héros et sa descendance. On retrouvait donc, au fil des albums, un héros au visage inchangé qui traversait les siècles comme s’il était frappé d’immortalité.

Bernard se lance dans l’élaboration du dossier de présentation du cycle II.

Dossier que nous faisons suivre aux principaux éditeurs. Sans succès. Nous décidons alors de réaliser l’album et de l’éditer nous-mêmes.

L’idée de l’auto édition n’est pas nouvelle.

C’est une alternative à laquelle nous réfléchissons depuis quelques temps.

Nous pensons que le moment est venu de passer aux actes car la frilosité des éditeurs, la surproduction galopante et la baisse des coûts d’impression sont autant d’incitations à franchir le Rubicon…

Bernard se lance dans le marathon que constitue la réalisation d’un album. Nous ne savons pas, alors, que les aléas de la vie en feront un voyage de six années